« Jamais je ne vieillirai.

Première partie : Guillaume, Jean-Luc, Laurent et la journaliste »

William Baranès était énarque et magistrat. Puis séropositif. Dans les années 90, il écrit des romans sur sa vie et ses expériences sous le nom de Guillaume Dustan. C’était un écrivain génial.

Ce qui est bouleversant quand on le lit c’est qu’il nous aide à nous transformer, à être libre, à devenir plus fort, plus intelligent. Il nous déculpabilise de nos pulsions. Il écrit le sexe de façon simple et cru comme si c’était la moindre des choses. Pareil pour le sida, pareil pour la mort.

On peut lire ça comme un manuel de survie à l’arrivée du 21ème siècle écrit par quelqu’un de trop en avance.

J’ai adapté "Je sors ce soir", son deuxième roman. Il raconte une soirée dans une boîte de nuit à Paris. C’est écrit comme une pièce de théâtre classique, unité de lieu, de temps et d’action. C’est un roman mélancolique où les émotions viennent des plus petits détails.

Et puis il y a les émissions à la télévision. Il allait souvent sur les plateaux télé avec une perruque parler à une assemblée qui ne l’avait pas lu. On l’invitait pour qu’il choque les téléspectateurs et les rassure en même temps du fait qu’ils n’étaient pas comme lui. Il y parlait de la société, de ce qu’il fallait changer.

J’ai voulu créer une pièce de théâtre qui a pour cadre une émission de télévision. C’est l’endroit où l’intimité n’existe pas, où tout est exposé. Comment la littérature peut y avoir une place ?

Nous nous servons de la télévision comme un outil pour partager au plus grand nombre un style, des sensations, des pensées.

Il y a la journaliste qui invite Guillaume. Il y a Jean-Luc et Laurent deux autres écrivains invités. Ils se connaissent, ils se sont lus, ils ne sont pas toujours d’accord.

C’est une émission fantasmée, où la parole est aux écrivains.